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Vieux souvenirs

J'avais 9 ou 10 ans, et un de mes plus grands souvenirs d'enfance est celui-là:

          Il y avait dans mon village, une famille qui, pour une raison que je ne connaissais pas, a fais passer pour folle une des leurs. Ils l'ont chassée: "Maintenant, débrouille-toi!". La pauvre! Que fit-elle?  Elle logea d'abord dans une grotte pas très loin de chez elle. Cette grotte était en haut d'un coteau et en bas il y avait une source, donc on pouvais y survivre quelques temps. Elle y restera très peu car des gens bien attentionnés lui avaient prêté une maisonnette. Elle était en plein milieu des champs, faite en dur et avec une cheminée. En ce temps là, il y avait quantité de noyers, détruits plus tard par le gel, et il y avait encore des champs entourés de murs en pierres sèches. C'était sans doute une maisonnette qui datai des vignes, car autrefois il y en avait beaucoup, et qui furent détruites par le Phylloxéra. Des noms en subsistent encore: Pied des vignes, la vigne, les vignes... Donc, elle vivait ici. Elle n'était ni voleuse, ni mendiante, ni en guenilles. De quoi vivait-elle ? Eh bien, les murailles lui ont été d'un grand secours. Elle ne mangeait pas les pierres! Mais elle pouvait manger les petits gris (lumas) qui s'y logeaient. Ces petites bêtes sortaient la nuit jusqu'à la rosée du matin et il y en avait en quantité. A ce moment, il n'y avait pas de pesticides. Mais aussi elle en vendait, car il y avait un commerçant qui passait tous les mercredis avec son camion. Il achetait les oeufs, les volailles, les lapins des fermières, et aussi les escargots. Avec cet argent, elle s'achetait l'indispensable. Il y avait épiceries et boulangeries. Nous les enfants, nous avions un peu peur d'elle, bien qu'elle ne soit pas méchante. Mais quand les rares gens lui parlaient, elle ne regardeait pas les gens en face, pas par sournoiserie, mais c'est qu'elle avait l'oeil toujours vers les murs des champs. Quand j'allais au champ aux chèvres, je voyais de loin fumer sa cheminée, comme je l'ai dit, il y avait quantité de noyers, donc elle pouvais ramasser du bois mort et peut-être aussi des noix. Les gens lui donnaient des légumes. La pauvre, elle ne faisait de mal à personne. Puis je l'ai perdu de vue, ayant partie du village. Ces choses là, les parents n'en parlaient pas devant les enfants, mais moi, c'est un souvenir qui m'a marqué

 

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